« Certains l’aiment chaud » au cinéma

Troisième film de l’année 2023-2024, issu de l’opération nationale Lycéens et Apprentis au Cinéma, Certains l’aiment chaud (ou Some like it hot, en titre original) – de 1959 et de Billy Wilder – a été montré récemment aux élèves, au cinéma Kinepolis de Longwy. Flashback sur le déroulé de la projection, et sur ce film devenu culte au fil du temps, à lire ci-dessous…

 

Contextes

Vendredi 12 avril dernier, ce sont 102 élèves issus des différentes classes ULiS, 2nde Bac Pro ASSP C et D, 1ère Bac Pro ASSP C et D et Terminale Bac Pro ASSP D qui ont pu assister GRATUITEMENT à la projection du film Certains l’aiment chaud (1959) de Billy Wilder et ce dans la grande salle 1 du complexe Kinepolis de Longwy.

Billy Wilder (1906-2002)

Des explications fournies sur le réalisateur, les genres du film (une comédie parodiant les films de gangsters), sur les contraintes fixées par le fameux code Hays dans le cinéma hollywoodien entre les années 1930 et 1960, sur l’histoire racontée et sur ses contextes historique et géographique. Il a ainsi été question de l’année 1929 marquée aux États-Unis par la prohibition de l’alcool et la crise du fameux « jeudi noir » à Wall Street, des gangsters au visage patibulaire de la mafia de Chicago, du massacre de la Saint-Valentin, etc.

Un début de film in media res (au milieu des choses / au milieu de l’action), avec un départ « sur les chapeaux de roues » – c’est le cas de le dire – à travers une course-poursuite entre une voiture de police et… un corbillard ! De nombreux exemples d’ellipses dans la narration. Un guet-apens qui vire à la farce…

Après la projection (deux heures) sur grand écran et une pause-pipi de rigueur, les jeunes ont ensuite dû remplir une évaluation de lecture destinée à valoriser en Français ceux d’entre eux qui s’étaient montrés attentifs durant toute la projection. (Une évaluation fournie avec son corrigé au bas de cet article).

Comme l’exige le cahier des charges de Lycéens et Apprentis au Cinéma, le film a été projeté en VOSTF – version originale sous-titrée en français, de quoi permettre aux lycéens de parfaire leur anglais !

 

Pourquoi un film culte ?

Les élèves présents dans la salle ont pu être sensibilisés à la notion de « film culte », à travers ce film… Certains l’aiment chaud fait en effet partie des « films culte » en raison de sa distribution exceptionnelle (Marilyn Monroe, Tony Curtis et Jack Lemmon), de l’histoire abracadabrantesque qu’il développe et de ses répliques et situations à mourir de rire, comme le célèbre « Nobody’s perfect » donné à l’ultime fin, l’onomatopée « Poupoupidou » chantée par le personnage de Sugar campée par Marilyn Monroe ou l’interprétation géniale du Petit Bonaparte, par l’acteur Nehemiah Persoff.

La célèbre musique d’Adolph Deutsch a aussi contribué à rendre culte cette œuvre ! Enfin, Certains l’aiment chaud fait partie de la liste du BFI / British Film Institute des 50 films à voir avant d’avoir 14 ans, établie en 2005 !

 

Un film en noir & blanc !

Bien qu’il soit sorti sur les écrans en 1959, Certains l’aiment chaud a été tourné en noir et blanc. Pourquoi ? C’est un choix délibéré du réalisateur Billy Wilder. Pour ce dernier, le noir et blanc s’est imposé de par la situation des années 1930 décrite à travers son film. Au début, les films étaient tournés uniquement en noir et blanc, et pour des raisons économiques avant tout. Le passage des films du noir et blanc à la couleur s’est opéré progressivement. L’un des premiers films en couleur sort en 1932 ! C’est un Walt Disney ! Des arbres et des fleurs (Flowers and Trees) d’une durée de 7 minutes 49 secondes est le premier dessin animé en couleur de la série Silly Symphonies, réalisé par Burt Gillett, produit par Walt Disney et sorti le 30 juillet 1932 ! Le Magicien d’Oz – en anglais : The Wizard of Oz – de Victor Fleming, sort sur les écrans en 1939, en couleur.

Le passage généralisé à la couleur s’opère à la fin des années 1950. D’autres films célèbres ont été tournés spécialement en noir et blanc, à contre-courant : Elephant Man (1980), de David Lynch, La Liste de Schindler (1993), de Steven Spielberg, La Haine (1995), de Mathieu Kassovitz ou bien encore The Artist (2011), de Michel Hazanavicius.

Regrets

Sur les 150 élèves prévus pour la projection, « seulement » 102 se sont présentés le matin au cinéma Kinepolis, pour assister à la séance… Comment l’expliquer ? Une soudaine vague de froid polaire venue de Sibérie, avec une tempête de neige couplée à du verglas ? Une grève imprévue des autobus du secteur ? La fête du père-cent ? Il est dommage et triste de constater que certains lycéens ne se sentent pas concernés par ce genre d’opération pourtant OBLIGATOIRE, puisque ce sont les lycées qui financent les billets d’entrée des jeunes. Le dispositif national Lycéens et Apprentis au Cinéma a été mis en place depuis plus de trente ans, avec les objectifs affichés de sensibiliser les élèves à la lecture et au décryptage des images fixes et animées, à la découverte d’œuvres du patrimoine cinématographique, et à l’acquisition de vocabulaire spécifique au cinéma. Ce projet pédagogique contribue ainsi à former des jeunes citoyens éclairés capables de faire preuve d’esprit critique à l’égard des œuvres, ce qui est pourtant demandé en Bac Pro par les programmes de l’Institution.

 

Évaluation de lecture et corrigé
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Merci à Éric Gross pour ses lumières sur le film

Texte, visuels Internet,

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et mise en page par Jean-Raphaël Weber