Un ancien élève produit et distribue sa musique

Derrière le bar des Anthocyanes

 

François Bachmann est un ancien élève d’hôtellerie scolarisé à Darche il y a une dizaine d’années. En plus d’être devenu un pro du cocktail, ce jeune homme à la carrure de rugbyman et au look de bûcheron s’est lancé dans la musique derrière son pseudo de Mayor Bee. Un attachant portrait et des parcours professionnel et artistique à découvrir ci-dessous…

 

 

– Bonjour François, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle François Bachmann, j’ai 26 ans, j’ai été scolarisé au Lycée Darche entre 2012 et 2017. Soit cinq années au bout desquelles, j’y ai obtenu les Bac Pro Cuisine et CSR et la mention complémentaire organisateur de réception.

 

 

 

– Quel a été ton parcours professionnel après le lycée ?

J’ai effectué des saisons dans la restauration depuis le jour où j’ai quitté le lycée, en passant par Pont-Royal (Aix-en-Provence), Saint-Tropez et les Arcs, des adresses gérées par le groupe Restoleil. J’ajoute que c’est grâce aux différentes PFMP (périodes de formation en milieu professionnel) de la filière Bac Pro Hôtellerie que j’ai pu connaître le groupe Restoleil qui m’a ensuite embauché en tant que saisonnier durant l’été et l’hiver.

– Ensuite ?

Après ma dernière saison en été 2021, je suis arrivé en automne au Paname à Luxembourg ville où je travaille depuis, notamment avec Chris Chamagne et Quentin Jacques, des anciens élèves qui étaient ici également.

 

– C’est quoi le Paname ?

C’est un bar ambiance à cocktails sur le thème des brasseries parisiennes et dans lequel on retrouve en fin de semaine des sets de DJ.

 

– Comment es-tu arrivé là-bas ?

Après mes saisons, un jour je suis allé y boire un verre et j’y ai retrouvé mes copains qui m’ont proposé de les y rejoindre. J’ai commencé comme serveur, puis barman et à présent, je suis responsable de bar.

 

– Combien êtes-vous à travailler dans cet établissement ?

En ce moment, nous sommes une quinzaine mais en été, on monte en effectif en étant une vingtaine d’employés.

 

– En quoi, l’enseignement dispensé au Lycée Darche t’a-t-il aidé dans ton travail actuel ?

Je dirais que le fait d’avoir étudié à la fois la cuisine et le service en salle m’a permis davantage de créativité, pour le monde du cocktail. Ainsi, j’ai eu des facilités à créer de A à Z les cartes cocktails du Paname.

Après les Bac Pro Cuisine et CSR, il y a eu la mention complémentaire organisateur de réception qui m’a beaucoup aidé pour le management, comme les compétences de gestion des équipes.

 

– Je t’ai croisé l’année dernière aux Anthocyanes à l’occasion des Portes Ouvertes du Lycée Darche et tu nous faisais alors découvrir des cocktails de ta création…

Depuis qu’on m’a mis au bar du Paname, j’ai tout appris en autodidacte et je me passionne pour créer de nouvelles boissons. Les savory cocktails sont ma spécialité. Je suis intervenu aux Portes Ouvertes du lycée pour y faire des démonstrations de cocktails. Je donne aussi des cours aux élèves de Terminales Bac Pro Hôtellerie et de la mention complémentaire organisateur de réception, en tant qu’intervenant extérieur.

 

– C’est quoi les savory cocktails ?

Ce sont des cocktails qui sont notamment constitués à base de produits salés… Par exemple, il y a quelques mois, j’ai participé à un concours de barman au Luxembourg et j’y ai présenté un cocktail réalisé entre autres choses à base de champignons. L’idée est de proposer des boissons originales et surprenantes qu’on ne voit pas ailleurs.

 

– Elles obtiennent du succès ?

Oui. J’ai été bien classé lors du concours.

 

– Isabelle Pogo m’a envoyé il y a quelques semaines une vidéo où tu étais sur une scène, à Dudelange, à la Kantin. Que faisais-tu devant un public ?

Je faisais un concert pour la release party (la fête de lancement) de mon premier EP.

– C’est-à-dire…

Je fais de la musique depuis mon plus jeune âge (piano classique). Petit à petit, je me suis mis à réaliser mes propres instrumentaux sur ordinateur (beatmaking), avec l’objectif de les vendre à d’autres artistes. Pour la petite histoire, en voyant que personne n’en voulait (rires), je les ai gardés pour moi en faisant mes propres musiques.

C’est comme ça que je me suis lancé un peu dans l’aventure… J’ai sorti mes premiers singles sur les plates-formes de streaming (Deezer, Spotify, YouTube, etc.). Après cela, j’en ai sorti au rythme d’un par mois pendant un an.

C’est en arrivant au Paname que j’ai rencontré des collègues qui sont devenus par la suite de très bons amis et qui se sont lancés avec moi dans l’aventure, pour créer notre propre label : 3.11 Production.

– Comment qualifies-tu ta musique ?

C’est de la pop urbaine très actuelle avec beaucoup de mélodies en variant les flow rappés et chantés.

 

– Avec quoi travailles-tu ?

J’utilise un logiciel de MAO (musique assistée par ordinateur) pour créer mes prods. Je me suis fait un home studio à la maison, dans lequel j’enregistre mes productions.

 

– Comment fais-tu pour protéger tes œuvres musicales ?

La SACEM est un service de déclaration et de protection des œuvres musicales. Je dois leur envoyer un maximum de détails pour leur prouver que c’est bien moi qui suis à l’origine de mes créations musicales.

La SACEM n’est pas ma source principale de revenu, parce que je suis davantage présent sur les plates-formes de streaming.

 

– Comment as-tu vécu cette année 2023 qui s’achève ?

Avec la création du label, etc., on a eu beaucoup d’opportunités qui se sont présentées comme la participation en février ou mars dernier à une interview donnée sur une radio parisienne : Radio Arts-Mada, du côté de Villejuif.

J’ai aussi eu la chance de faire un concert lors d’un défilé de mode au festival de Cannes en mai dernier. Puis, il y a eu la fête de la musique à Mont-Saint-Martin.

Ensuite, j’ai fait un show-case pour l’anniversaire du Paname en juin. Après tout cela, on s’est lancé dans la création de mon premier EP ; Cellule royale sorti le 3 novembre dernier sur toutes les plates-formes de streaming.

 

– Quels sont tes projets pour 2024 ?

Je me suis inscrit à plusieurs concours pour participer à des festivals programmés cette année. J’ai un single qui sortira en février prochain.

 

– Pourquoi ce pseudonyme de Mayor Bee ?

C’est une référence implicite à la série décalée Family Guy ; un dessin animé comme les Simpsons (rires).

– Avec le recul des années, quel(s) souvenir(s) gardes-tu du Lycée Darche ?

Les plus gros souvenirs de ma scolarité au Lycée Darche sont liés aux différentes PFMP. C’est dans cette école que j’ai rencontré des gens que je fréquente encore aujourd’hui. Après avoir été la Chef de Travaux, Estelle Pazzaglia est devenue une amie.

 

– Pour toi, le Lycée Darche, ça représente quoi ?

C’est justement une réflexion que nous avons eue récemment avec mon ami Quentin ; ce lycée et ses enseignants ont fait en grande partie ce que nous sommes aujourd’hui, autant professionnellement qu’humainement. On nous a inculqué de bonnes valeurs, en particulier durant les cours de pratiques et de théorie.

 

 

Un grand merci pour cet entretien et une bonne et heureuse nouvelle année à toi !

 

Voir le clip officiel de Mayor Bee : « 10 ans d’âge » en cliquant :  ici

 

Mise en page,

Photographies, visuels Internet,

Entretien préparé et propos recueillis par Jean-Raphaël Weber

le 22 décembre 2023