« Les Héritiers » à Kinepolis
Vendredi 20 octobre dernier, des élèves du Lycée Darche ont pu assister à la projection du film Les Héritiers dans le cadre de l’opération nationale Lycéens et Apprentis au Cinéma 2023-2024. Un véritable succès avec des jeunes restés attentifs durant toute la séance ! Quelques explications…
Ce vendredi 20 octobre, ce sont 105 élèves qui ont pu visionner le film Les Héritiers (2014), de Marie-Castille Mention-Schaar, dans l’une des salles du cinéma Kinepolis de Longwy. Un film dont le sujet a passionné les lycéens du début à la fin. Le pitch ? Une enseignante d’histoire-géographie décide d’inscrire une classe particulièrement difficile au concours national de la Résistance et de la Déportation. Un beau projet pédagogique qu’elle va mener avec ses élèves jusqu’au bout, malgré de très nombreuses difficultés. Le film de Marie-Castille Mention-Schaar est tiré d’une histoire vraie. Il n’en a que plus de valeur !
Une œuvre riche et originale avec des constantes
Née en 1963, Marie-Castille Mention-Schaar est une réalisatrice, productrice, scénariste et ancienne journaliste française. Elle a notamment coproduit Monsieur N, d’Antoine de Caunes, en 2003 et co-écrit le scénario de La Première Étoile (2009), film de et avec l’acteur Lucien Jean-Baptiste. Elle va souvent tirer ses scénarios et ses réalisations d’histoires réellement vécues. On se souvient par exemple de Ma première fois (2012), ou bien encore de Bowling (2012) avec Catherine Frot, sur la fermeture d’une maternité en Bretagne. Elle écrit et réalise également Le ciel attendra (2016), avec Sandrine Bonnaire, Clotilde Courau et Noémie Merlant et La Fête des mères en 2018 ou encore A Good Man, sur le sujet délicat de la PMA. Elle réalise récemment le film Divertimento (2022). Deux constantes se dessinent à travers son œuvre ; celle de mettre en images des gens divisés mais qui se mettent ensemble pour pouvoir aboutir à un projet, et cela toujours d’après une histoire vraie. À savoir : le tournage du film Les Héritiers s’est effectué à la fois avec des acteurs professionnels et non professionnels. C’est une sorte de feel good movie (un film pur bonheur ou film antidépresseur) dans lequel l’actrice Ariane Ascaride (Anne Guéguen, la prof d’histoire) éclate littéralement l’écran par son jeu, notamment lorsqu’elle déclare : « Il n’y a pas d’images innocentes. » ou encore : « Il n’y a pas de blagues neutres. »
Contexte de sortie et réception
La critique cinématographique se montre très élogieuse lors de la sortie en salles des Héritiers. Ainsi, pour le magazine Première, ce « film populaire dit haut et fort que l’école peut faire la différence. » Dans Le Parisien, Pierre Vavasseur écrit que Les Héritiers donne « Un message d’espoir et un hommage à la noblesse de la mission des enseignants. Le film est sans cesse en balance sur ce que représente l’acte d’enseigner sur un terreau difficile et cette tragédie de l’histoire contemporaine qui explose soudain à la face des élèves. » À sa sortie, Les Héritiers se retrouve en concurrence avec 16 autres films et il arrive à la sixième place du box-office français avec 127 352 entrées à la fin de la semaine de sa sortie pour aboutir à 500 000 entrées au bout de sa diffusion ! Au moment de sa sortie en 2014, on est dans le deuxième gouvernement de Manuel Valls, avec la mort tragique de l’activiste français Rémi Fraisse tué par un gendarme, lors d’une manifestation contre le projet de barrage de Sivens dans le département du Tarn (81) et l’interrogation d’une partie des pédagogues sur la place des notes à l’École.
Au cœur de l’actualité
Sorti sur les écrans français en 2014, Les Héritiers apparaît hélas d’une brûlante actualité aujourd’hui ! Il met en avant les trésors d’énergies déployés par certains professeurs pour mener à bien des projets pédagogiques avec des élèves « difficiles ». Quand tout est à faire, quand il y a challenge, c’est là que les choses prennent d’autant plus d’importance et de valeurs ! Le film pointe aussi la difficulté de travailler et de vivre ensemble. Il dénonce également le racisme ordinaire du quotidien, l’antisémitisme et la xénophobie. Le titre du film s’explique par le fait que les jeunes protagonistes de cette histoire deviennent les héritiers d’une mémoire à transmettre, par rapport aux connaissances qu’ils ont glanées durant l’année scolaire écoulée dans le cadre de leur participation au concours national de la Résistance et de la Déportation. À voir et à revoir !
Texte et mise en page par Jean-Raphaël Weber