Après la 3e au Lycée Darche – épisode 2 : rencontre avec Arthur Molinar Min, un « enfant de Darche »
Question cuisine, le TOR – traiteur organisateur de réceptions – est un secteur d’activité qui a le vent en poupe depuis plusieurs années. Voilà une idée d’orientation pour les jeunes gens ! Pour avoir de plus amples explications, nous avons donné la parole à Arthur Molinar Min, ancien élève de la section hôtellerie-restauration du lycée. Il vient de créer son entreprise d’organisation de réceptions. Rencontre très instructive à lire ci-dessous…
– Bonjour Arthur, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Arthur Molinar Min, j’ai 24 ans et je viens de Lexy (à côté de Longwy) où j’ai toujours vécu.
– Vous avez été scolarisé chez nous entre 2013 et 2017… En quoi, le Lycée Darche a-t-il été un lieu d’apprentissage pour vous ?
J’y ai d’abord passé un Bac Pro CSR puis la Mention Complémentaire OR ou Organisateur de réceptions. Le Lycée Darche a été un lieu où j’ai appris « la vie » plutôt que la partie professionnelle en elle-même (rires). En fait, j’étais un élève assez turbulent et Mme Pazzaglia a réussi à me remettre sur le chemin d’une réussite scolaire. Je dois saluer aussi les autres professeurs de CSR qui m’ont aidé comme Mmes Giraudon et Verbier ainsi que M. Fousse. Je crois qu’au final, l’école n’était pas « faite » pour moi (rires). Je suis plutôt quelqu’un « de terrain ».
Retour aux sources
– Pourquoi êtes-vous venu au Lycée Darche ?
Mon papa tenait à l’époque un restaurant traditionnel savoyard situé à Charency-Vezin (NDLR : commune située à côté de Longuyon) et tous les jours, je l’aidais au service en rentrant du collège. Un jour, un ami de mon père m’a poussé à aller dans cette branche de l’hôtellerie. J’ai donc choisi de venir au Lycée Darche… Au départ, je ne voulais pas spécialement me diriger dans le secteur de l’hôtellerie étant donné que j’en connaissais les nombreuses contraintes. C’est en effectuant mes stages professionnels chez certains TOR (traiteur organisateur de réceptions) comme Alain Marcotullio que j’ai finalement découvert le métier d’organisateur de réceptions.
– Avec le recul, que symbolise pour vous notre lycée ?
C’est une question difficile… encore une fois, j’associe cette école à l’apprentissage de la vie. C’est un lycée où il y a certaines valeurs humaines ; ce qui est plutôt cohérent avec notre métier de la restauration et de l’hôtellerie. Au final, c’est une petite famille où je suis toujours présent, notamment aujourd’hui, pour cet entretien.
– Quel(s) souvenir(s) particulier(s) en gardez-vous ?
De manière globale, j’en garde de bons souvenirs. Au départ, durant les premiers mois où j’y ai été scolarisé, les choses ont été un peu compliquées, par le fait que je n’étais pas très scolaire…
– Quel a été votre parcours professionnel, après être sorti de notre école ?
J’ai d’abord exercé comme saisonnier pendant deux mois en tant que barman durant l’été 2017, en Ardèche pour le groupe de restauration touristique Restoleil.
J’ai repris ensuite des études très courtes (six mois) de NRC (négociation relation commerciale) en alternance chez un traiteur de la région. Et puis je suis retourné en Ardèche sur un autre poste. Il s’agissait alors de passer manager du site Pierre et Vacances pour le groupe Restoleil où j’assurais la gérance de trois restaurants et de toute la partie événementiel ; cette activité a duré deux saisons (soit un an et demi). Enfin, j’ai repris et créé Cuisine Création Traiteur au cours du mois de mars 2020.
– En quoi, les études de NRC consistent-elles ? Pouvez-vous nous en donner une idée ?
Ces études se faisaient sous la forme d’un BTS NRC (*) ; un diplôme bac + 2 reconnu par l’État et dont la vocation était de former les étudiants aux différents métiers de la vente. Le sigle « NRC » signifie : « Négociation et Relation Client ». J’ai passé ce BTS en alternance. L’objectif du diplôme était de devenir manager commercial, c’est-à-dire gérer l’intégralité de la relation client, tout ce qui est prospection, fidélisation. Le manager va ainsi pouvoir négocier et assurer les ventes. Il va organiser toute la base de l’activité commerciale en elle-même.
(* NDLR : Aujourd’hui, ce BTS n’existe plus, depuis janvier 2018 ce cursus s’appelle BTS Négociation et Digitalisation de la Relation Client (BTS NDRC). Il s’adresse aux étudiants qui souhaitent se former en deux ans aux métiers de la vente, du commerce et de l’achat.
– Quel est votre secteur d’activité professionnelle ? Quel métier exercez-vous ?
Mon secteur est celui du TOR, c’est-à-dire traiteur organisateur de réceptions. Concrètement, c’est d’avoir un relationnel avec les clients au sujet de la création d’événements divers professionnels (inaugurations, séminaires) et particuliers (mariages, baptêmes), etc.
– Et dans les détails, cela se passe comment ?
Avant d’être TOR, nous sommes également chef à domicile, c’est-à-dire : à la maison comme au restaurant.
Au début d’un projet, il y a d’abord une partie destinée à la création de menus avec un suivi client et plusieurs rendez-vous… Ces entretiens permettent de clarifier l’organisation de la réception. La « dernière ligne droite » est consacrée à l’achat des produits et à la préparation.
Ensuite intervient la partie logistique, en particulier au jour J, avec l’organisation complète et la mise en place de la salle ou du lieu complet. Cela inclut le service et l’envoi des assiettes à partir de la cuisine jusqu’à la fin de l’événement et au démontage de la salle ou du lieu.
– Pour celles et ceux qui ont vu le fameux film Le Sens de la fête, (2017) de Éric Toledano et Olivier Nakache, votre métier me fait penser au rôle de Max interprété par le regretté Jean-Pierre Bacri…
Oui, c’est tout à fait cela sans les petits feuilletés (rires) !
– Avez-vous rencontré des difficultés particulières pour faire fructifier votre entreprise ?
Quelle question ! La Covid (rires) ou (pleurs) ! Comme je l’ai dit plus haut, j’ai repris et créé Cuisine Création Traiteur au cours du mois de mars 2020, c’est-à-dire au tout début du premier confinement dû à l’épidémie de la Covid. Alors à cet égard et en tant que jeune entrepreneur, je n’ai bénéficié d’aucune aide de l’État et j’ai dû assumer tout seul les charges étant donné que mon entreprise ne venait d’être créée qu’une semaine avant le premier confinement. Pour obtenir des aides de l’État, ma société aurait dû avoir au minimum cinq mois d’activité.
Je ne me plains pas du tout, c’est simplement un constat. Le secteur de l’événementiel a été délaissé durant cette période.
– Est-ce que votre métier est difficile ?
Non, je ne trouve pas. Peut-être parce que je n’ai pas le sentiment de travailler (rires). En fait, je vis de ma passion alors il n’y a rien qui me semble compliqué pour moi, malgré le fait qu’il s’agit d’un métier physique qui peut être éprouvant pour certaines personnes.
– Combien d’heures par semaine consacrez-vous en moyenne à votre activité professionnelle ?
C’est difficile à quantifier, je ne sais pas exactement mais on peut tabler sur 80 heures, sans compter les heures passées dans les événements ! Concrètement, cela fait du 11h30 par jour sur sept jours.
À titre d’exemple, pour un mariage de 120 personnes, sur deux jours, il faudra rajouter une trentaine d’heures de travail. Ce chiffre s’explique par le fait que je suis actuellement tout seul et que les extras me rejoignent seulement au moment de la prestation.
– Mais quelles sont les qualités requises ?
Il faut avoir à la fois de bonnes aptitudes physiques et une résistance au stress pour exercer le métier de TOR. Il faut être dynamique, savoir être à l’écoute et avoir toujours le sourire.
– Quels conseils avisés donneriez-vous à nos jeunes lecteurs pour réussir dans ce secteur ?
Pour réussir dans ce métier, il faut avoir de l’envie ; il faut être passionné malgré tout, parce que c’est un métier de passion. Il faut également aimer donner, et ne rien lâcher pendant les moments difficiles parce qu’il y en a tout de même un petit peu… Je dirais aussi que l’élément-phare, c’est la capacité à se renouveler sans cesse ! Enfin, la dernière chose importante, c’est qu’il faut savoir rester humble et ne pas « prendre le melon » !
Je vous remercie vivement d’avoir bien voulu accepter l’invitation à cet entretien. En espérant que votre parcours aura suscité des vocations auprès de nos jeunes lecteurs ! Une bonne continuation à vous !
Pour aller visiter le site Internet de Cuisine Création Traiteur, il suffit de cliquer : ici
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photographies, entretien préparé et propos recueillis par
Jean-Raphaël Weber, les 8 et 12 mars 2022