Les Cordées de la Réussite à Baccarat et au Struthof

Un groupe de 30 lycéens composé de jeunes de T CAP Cuisine et d’élèves passerelles de 1ère Bac Pro Cuisine et d’ASSP ont participé à une sortie pédagogique combinant visite de la cristallerie de Baccarat et de l’ancien camp de concentration du Struthof, avec pour ambition de transmettre notamment le goût des belles choses pour la première visite ET la mémoire de la Seconde Guerre mondiale pour la seconde visite. C’était le mardi 16 avril 2024. Retour sur ces ouvertures culturelle et historique placées sous la houlette des accompagnateurs Anne-Sophie Ollier, Laurent Desroches et Jean-Raphaël Weber, avec ce publi-reportage « de derrière les fagots » !

 

Le beau, les belles choses

Il est passé 8 heures du matin ce mardi 16 avril lorsque le bus démarre de la place Darche, direction Baccarat. Une météo pourrie s’est invitée mais il en faut davantage pour décourager les heureux participants à la sortie pédagogique programmée de longue date à la cristallerie de Baccarat (Meurthe-et-Moselle) et au camp du Struthof (Bas-Rhin) en Alsace.

Arrivé à Baccarat à 10 heures, après un petit tour à pied dans la commune, le groupe est pris en charge pour une visite du musée avec projection d’un film sur l’histoire de l’entreprise et sur son savoir-faire ! De quoi ravir les jeunes issus pour la plupart d’entre eux de la formation CAP Cuisine.

La cristallerie de Baccarat est une entreprise verrière et manufacture de cristal de renommée mondiale, située dans la commune de Baccarat et créée en… 1764 ! Les élèves se montrent très intéressés et posent de nombreuses questions au guide très professionnel et sympathique ! La salle d’exposition renferme de nombreux trésors de pièces ayant appartenu à des souverains, des vedettes de la chanson et du cinéma…

 

Galeries

 

Pour tout savoir sur la cristallerie de Baccarat et son histoire (« Baccarat, le cristal des rois » – Documentaire complet), il suffit de cliquer :  ici

À midi pour la pause méridienne, il pleut des cordes, il fait froid et nous n’avons aucun endroit pour nous abriter ! Étant donné la météo exécrable du jour, le chauffeur nous propose de déjeuner dans son autocar. Puis nous prenons la direction du camp de concentration de Natzweiler-Struthof…

 

Le vrai, le devoir de mémoire

Le ton est donné dès le départ… Le chauffeur très pédagogue explique au microphone que ce sont des déportés qui ont dû construire eux-mêmes et à la force de leurs bras la route menant de la commune de Rothau au camp du Struthof situé sur le Mont-Louise, à 800 mètres d’altitude et à une dizaine de kilomètres de là. Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof reste aujourd’hui un témoin vivant de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit du seul camp de concentration nazi situé sur le territoire français. Dans ce camp ou dans l’un de ses 70 camps annexes, 52 000 personnes, issues d’une trentaine de nationalités – en majorité des résistants de l’Europe entière – y ont été déportées. Plus de 20 000 personnes y ont disparu à jamais.

Le groupe d’élèves parcourt le camp sous une pluie fine, avec des haltes marquées aux différents endroits et des explications données au fur et à mesure par M. Weber, professeur de Lettres Histoire-Géographie-EMC. Ce qui frappe d’emblée le visiteur ici, c’est l’entrée du camp, puis les baraquements dans lesquels étaient entassés les détenus. La place de la potence pour y pendre les prisonniers condamnés à mort, la chambre à gaz, le block crématoire, la fosse aux cendres, le mur du Souvenir, le Ravin de la Mort, et tout autour du camp une double enceinte de fils de fer barbelés infranchissables, avec huit miradors de surveillance distants chacun d’environ 150 mètres ! Autant de lieux de mémoire pour ne jamais oublier l’horreur nazie.

Les détenus dits « NN » (en allemand : Nacht und Nebel, c’est-à-dire : Nuit et Brouillard) ; des prisonniers pour acte de résistance y étaient voués à une mort certaine, à la suite de conditions de travail inhumaines, notamment dans la carrière de granite rose située à 800 mètres du camp.

Les lycéens sont marqués par les explications données. La pluie fine qui tombe cet après-midi et la température d’une dizaine de degrés Celsius ne sont rien, en comparaison des terribles conditions de vie des détenus de ce camp ouvert en 1941, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il n’est qu’à observer la pente orientée plein Nord et dont les nazis se faisaient un plaisir d’y faire souffrir leurs prisonniers !

Pour tout savoir sur l’histoire du camp de concentration du Struthof, il suffit de cliquer :  ici

Dans son essai Comment sommes-nous devenus si cons ? (éditions First – 2014), le linguiste français Alain Bentolila écrit que l’École sert à transmettre ce qui est beau et ce qui est vrai. Cette sortie pédagogique effectuée à la cristallerie de Baccarat et au camp de concentration du Struthof aura permis de tenir ces deux objectifs et les jeunes gens des Cordées de la Réussite auront pu apprendre pour réussir, et se tricoter des souvenirs pour apprécier le beau et ne pas oublier le vrai !

 

 

Texte, photographies, visuels Internet

 et mise en page par Jean-Raphaël Weber