Who’s Nathalie Tonnelier ?

Who’s Nathalie Tonnelier ? She’s the new English teacher who arrived in September at Lycée Darche ! Of course ! Une nouvelle enseignante de Lettres Anglais au parcours professionnel atypique. Un entretien réalisé en janvier dernier et à découvrir sans modération en exclusivité… ci-dessous !

 

RESSOURCES HUMAINES

 

– Bonjour Nathalie, peux-tu te présenter en quelques mots pour nos lecteurs ?

Je m’appelle Nathalie Tonnelier, j’ai 48 ans et je suis originaire de Longwy, « et par tous les chemins, j’y reviens » (rires)…

 

– Quel est ton parcours professionnel ?

Le quartier londonien des affaires de la City

Je dois d’abord vous dire que j’ai vécu six ans en Angleterre, à Londres, durant les années 1990. Après mon bac et une prépa HEC qui ne me convenait pas, j’ai décidé de partir à l’étranger afin de prendre l’air et peut-être trouver ma voie.

Au départ de cette aventure il y avait un petit job de traductrice pour Rock Power, un magazine de Heavy Metal. Cette expérience a duré un an et demi car le magazine, produit en Angleterre et distribué dans plusieurs pays européens, subissait la forte concurrence de la presse musicale anglo-saxonne. Je me suis donc retrouvée sans emploi mais à l’époque, il était assez facile de décrocher un job lorsqu’on maîtrisait deux langues. Je me suis donc improvisée barmaid dans un restaurant français du quartier des affaires de la City. Ayant mis le pied à l’étrier dans le monde de la restauration, j’ai ensuite travaillé chez Doyle’s, un restaurant original où les serveurs devaient avoir une compétence particulière dans l’entertainement : l’animation…

 

Le magazine Rock Power

– C’est-à-dire ?

Il y avait parmi nous de jeunes acteurs, des chanteurs et même un jongleur ! Moi, j’y jouais du piano. On devait produire de petits numéros tout en servant les clients. Après cette expérience enrichissante, j’ai trouvé un emploi plus intéressant d’un point de vue financier et personnel chez Vong, l’un des premiers établissements ouverts à l’étranger par le chef alsacien Jean-Georges Vongerichten, grand voyageur et amateur de mets asiatiques, qui désirait offrir à sa clientèle une cuisine fusion franco-thaï. J’y ai décroché le poste-clé de relation clientèle : « customer relation », c’est-à-dire concrètement : répondre à toutes les attentes de discrétion et aux « caprices » de clients internationaux huppés. C’est à cette période que j’ai eu l’occasion de travailler avec des gens célèbres comme le prince Edward, Georgio Armani, Pelé ou encore Luc Besson.

 

Le chef alsacien Jean-Georges Vongerichten

– Et ensuite ?

Je suis partie au bout de deux ans parce que je n’avais plus vraiment de vie sociale, devant souvent travailler sur deux services et le week-end. Je suis restée malgré tout dans le secteur de la restauration mais cette fois-ci avec des horaires de bureaux.

 

 

J’ai trouvé un poste d’assistante chez Cross Channel Catering Company, une filiale d’Eurostar. C’était une société de catering qui formait le personnel de bord en 1ère classe et établissait les menus en lien avec les fournisseurs. Dans ce cadre-là, je gérais l’accueil des fournisseurs, toutes les réservations des voyages en interne pour le personnel de direction et je m’occupais de l’événementiel de la boîte (christmas party, anniversaire, fêtes…).

 

– Et pourquoi es-tu partie ?

Eurostar avait à cette époque des bureaux à Bruxelles, Londres et Paris et le siège londonien de CCCC a été transféré à Bruxelles. Ne souhaitant pas quitter Londres, j’ai été licenciée assez grassement, ce qui m’a permis d’aller séjourner quelque temps à New York. Ensuite, fauchée, il m’a fallu revenir à la réalité à Londres. Dans le quartier londonien où j’habitais depuis mon arrivée, j’avais un ami canadien qui tenait un petit restaurant, un coffee shop, c’est-à-dire un endroit où l’on pouvait prendre le petit-déjeuner et le lunch. Cet ami avait besoin d’une personne de confiance pour l’épauler. J’y ai appris plein de choses comme la comptabilité en restaurant, la caisse, les commandes aux fournisseurs et l’organisation des emplois du temps des employés.

En même temps, je travaillais pour un magazine de rock français ; L’Indic, pour lequel j’ai fait quelques interviews dont celles des groupes Blur et Oasis qui m’ont valu une couverture ! Pendant tout ce temps-là, je me rendais régulièrement à des concerts de musique rock parce que mes colocataires travaillaient tous dans le monde de la musique. J’ai souvent été considérée comme la « plus one » de mes camarades sur les invitations, ce qui était plus qu’appréciable.

Cependant, au bout d’un moment dans cette vie trépidante, je ne parvenais plus à me projeter. J’ai alors eu envie de reprendre mes études d’Anglais parce qu’on est finalement pénalisé lorsqu’on a peu de diplômes. Je me suis donc résignée à quitter l’Angleterre avec un gros pincement au cœur mais en me disant que je reviendrais.

Pour le coup, je suis retournée à l’université à Nancy, à la fac de Lettres où j’ai obtenu une maîtrise en Civilisation américaine.

 

Le campus de la faculté de Lettres et de Sciences Humaines de Nancy

– Cela n’a-t-il pas été trop difficile de reprendre des études ?

Non, pas à cet âge-là – j’avais alors 26 ans – et puis parce que j’ai apprécié le « luxe » de pouvoir m’asseoir dans une salle de classe et d’écouter des professeurs de faculté extrêmement cultivés et passionnés. Mes parents subvenaient à mes besoins alors que j’étais redevenue étudiante. En fait, je réalise que j’ai un peu fait les choses à l’envers, mais ça n’est pas si grave (rires).

 

– Et quid de ton « entrée » dans l’Éducation nationale ?

J’ai commencé dans l’Éducation nationale en l’an 2000. Ma maîtrise en poche, j’ai d’abord été « M.A. », c’est-à-dire maître auxiliaire, pendant trois ans. J’ai passé le concours du CAPLP Lettres Anglais en 2003 à la suite duquel, j’ai été titularisée sur un poste au Lycée professionnel Paul Dassenoy de Morhange où je suis restée dix ans, jusqu’à ce que l’établissement ferme ses portes. Suite à cette carte scolaire, je me suis retrouvée au Lycée du Bâtiment à Montigny-les-Metz. Lorsque mon mari a trouvé un emploi au Luxembourg, nous avons décidé de quitter Nancy et de venir nous installer à Longwy dont nous sommes tous deux originaires.

 

– Ton affectation au Lycée Darche est-elle due au hasard ou bien est-ce un choix délibéré ?

C’est un choix délibéré ! J’ai demandé ma mutation à Darche, sur ce poste précis, et j’ai eu la chance de l’obtenir. Avec mon expérience professionnelle passée dans le monde de la restauration en Angleterre, j’avais depuis très longtemps envie de travailler dans un lycée hôtelier afin de conjuguer mes deux passions… J’ai donc été doublement satisfaite par cette affectation !

 

– Quels sont tes projets professionnels au sein de cette école ?

Il n’y a rien de concret pour l’instant. En revanche, nous avons un projet de co-animation qui me tient beaucoup à cœur et sur lequel nous travaillons pour l’année scolaire prochaine.

 

– Quelles sont tes passions ? As-tu des hobbies ?

J’aime la musique, en faire et en écouter mais à présent plus en écouter qu’en faire malheureusement !

J’adore cuisiner et j’aime aussi les voyages, notamment sur le continent américain… C’est d’ailleurs aux États-Unis que nous sommes partis le plus souvent (une vingtaine de fois). Nous avons sillonné ce pays dont j’aime beaucoup la culture, la littérature et l’histoire parfois fantasque !

 

– Je sais que tu sièges au Conseil d’Administration du Lycée Darche. Pourquoi ?
Je siège au Conseil d’Administration du Lycée Darche en tant que suppléante. Cela devrait me permettre de me sentir plus impliquée dans la vie de l’établissement.

 

– Quels sont les premiers mots qui te viennent à l’esprit lorsque l’on parle du Lycée Darche ?

Joie et bonheur… Je suis très contente d’être ici parce que je vais pouvoir m’impliquer dans des projets pédagogiques en lien direct avec la restauration (les TP déplacés par exemple). J’y ai rencontré des gens (que je ne citerai pas mais ils se reconnaîtront !) très sympathiques, compétents et dévoués à leur métier. Et puis c’est la première fois en dix huit ans que je travaille à moins d’une heure de mon domicile (en fait, je réside à cinq minutes de l’école) et c’est un réel confort de vie que j’ai découvert cette année !

 

– Quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner aux jeunes qui vont nous lire ?

(Photo : ©Roberto Frankenberg) Le Chef Thierry Marx photographié le 8 juin 2016 au Mandarin Oriental, Paris

Qu’ils n’hésitent pas à partir, à voir le monde et à essayer de le comprendre, c’est super important. Ça ouvre l’esprit, c’est enrichissant, et dans leur futur métier, les jeunes qui sont en hôtellerie-restauration seront peut-être amenés à le faire ! C’est comme cela que certains chefs français comme Thierry Marx sont devenus des grands chefs ! Voyagez, allez travailler à l’étranger, avant de vous poser là où vous vous sentirez chez vous…

 

– Un grand merci Nathalie, d’avoir accepté cette rencontre et d’avoir témoigné de ton parcours si riche ! And all the best for the future !

 

 

 

 

 

 

 

Interview préparée et propos recueillis par Jean-Raphaël Weber

le 21 janvier 2019