Mustang ou cinq « crinières » dans le souffle de la Liberté le 1er mars

« J’aimerais que le film soit partagé, qu’il fasse réfléchir, qu’il ouvre des petites portes en Turquie ou ailleurs. L’important pour moi est de créer un sentiment d’empathie envers ces filles. Qu’on leur donne enfin la parole et qu’on écoute leur voix. » Ainsi s’exprimait la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven, au sujet de son film Mustang qui sera diffusé le vendredi 1er mars prochain au cinéma Kinepolis de Longwy, dans le cadre du dispositif national Lycéens et Apprentis au Cinéma. Plusieurs classes du Lycée Darche sont concernées par cette projection. C’est un film remarquable, un drame qui allie les motifs d’un conte moderne à ceux du film de prison, avec à la clé, le vent de la Liberté qui balaie tout sur son passage…

 

Les élèves qui auront la chance d’aller voir le film Mustang sont ceux des classes de 2nde Bac Pro ASSP D et ceux des classes de 1ère Bac Pro A, B, C et D. Des lycéens qui voudront bien se munir de leurs affaires d’école, en particulier de feuilles et de quoi écrire…

 

« MUSTANG » / Fiction / TURQUIE – FRANCE – ALLEMAGNE / 2015 / 97’ / VOST

Fiche technique // Réalisation : Deniz Gamze Ergüven / Scénario : Deniz Gamze Ergüven, Alice Winocour / Musique : Warren Ellis / Produit par : CG Cinéma / Distribution France : AD VITAM // Format : 2.39 / Visa : 140.545

Fiche artistique // Lale : Günes Nezihe Sensoy / Nur : Doga Zeynep Doguslu / Selma : Tugba Sunguroglu / Ece : Elit Iscan / Sonay : Ilayda Akdogan

Thématiques : Patriarcat et modernité / Place et liberté des femmes / Société turque

Synopsis // C’est le dernier jour de l’année scolaire dans un village reculé de Turquie. Lale et ses quatre sœurs rentrent de cours et jouent à la plage avec des garçons. Mais leurs jeux innocents font grand bruit dans le village très conservateur et leur grand-mère, outrée par ce qu’elle estime être de l’impudeur, les sanctionne dès leur retour à la maison. Entre les jeunes filles et les adultes, c’est le début d’une confrontation faite d’incompréhension. Peu à peu, la maison familiale se transforme en prison pour les jeunes filles qui ne rêvent que de liberté et se rebellent contre les traditions…

Critique // Genre : indomptées.

La Franco-Turque Deniz Gamze Ergüven signe un premier film emballant où déborde sans cesse la sensualité de la fratrie fougueuse. Dès le préambule, une magnifique scène de bain, elle célèbre cette féminité explosive qui dérange tant. Dans cette Turquie-là, les nuits de noces virent au cauchemar. Des draps sans tache au petit matin, et la jeune mariée se retrouve à l’hôpital pour vérification de son hymen…

Dès qu’une des sœurs quitte la maison, cette prison pour futures épouses, le club des cinq perd un membre. Le groupe fait place à des détresses individuelles, parfois insurmontables. Mais la beauté de cette fable solaire est d’exalter la force de ses petites amazones plutôt que d’en faire des victimes. Si la cruauté des situations sonne toujours juste, il y a aussi une façon jubilatoire et bravache de prendre une revanche sur la vie. Face à l’irresponsabilité des adultes, l’espièglerie des adolescentes devient un signe de maturité. La marque d’esprits indomptés, comme des mustangs. — Mathilde Blottière in : Télérama

 

Voir la bande-annonce : ici