Matinée spéciale pour « Midnight Special »

Pas moins de 115 élèves du Lycée Darche ont pu assister à la séance consacrée en matinée au film Midnight Special (2016), de Jeff Nichols. L’événement s’est déroulé le jeudi 14 octobre dernier dans la salle 2 du cinéma Kinepolis de Longwy, partenaire de l’opération nationale Lycéens et Apprentis au Cinéma. Comme chaque année depuis juin 2006, le Lycée Darche a signé le cahier des charges du dispositif Lycéens et Apprentis au Cinéma. L’un des objectifs de cette opération est de permettre aux jeunes de visionner sur grand écran, des œuvres sortant des sentiers battus des films dits « commerciaux ». Explications ci-dessous…

Une présentation du réalisateur

Comme pour un cours « classique », les 115 jeunes réunis dans la salle 2 du cinéma Kinepolis à 9 heures ont pris des notes sur les explications fournies sur l’auteur et le film… Jeff Nichols est un réalisateur et scénariste américain né en 1978 à Little Rock, Arkansas. À son actif, les cinq longs métrages suivants : Shotgun Stories (2007), Take Shelter (2011), Mud : Sur les rives du Mississippi (2012), Midnight Special et Loving (2016). Jeff Nichols est issu d’une famille modeste ; de la classe moyenne américaine, avec un père gérant d’un magasin de meubles. Il étudie à l’École des Arts et de cinéma de Caroline du Nord. Son diplôme en poche, il devient d’abord directeur de production, pour un film documentaire. Cette étape lui fait beaucoup apprendre sur les conditions de production d’un film. Puis il se lance dans le grand bain de la réalisation filmique…

En 2007, il sort son premier long métrage ; Shotgun Stories sur la relation père-fils. Le film Take Shelter arrive quatre ans plus tard… un film qui obtient un grand succès et Nichols est alors mondialement reconnu.

En 2016, Jeff Nichols revient avec son quatrième long métrage ; Midnight Special, un thriller de science-fiction prenant la forme d’un road movie.

Scénariste de tous ses films, Nichols raconte dans un entretien qu’il aime parler de la relation père-fils dans ses œuvres car étant jeune papa, ce sujet le touche particulièrement.

Un film de genres sous influences

Midnight Special est clairement un « film de genres ». Cependant, c’est un film qui oscille entre le thriller et la science-fiction, mais c’est aussi un road movie (présence de la route, tout au long du film, voyage…). L’expression est un anglicisme ; elle provient de l’anglais : road, route et movie, film. D’après le dictionnaire Larousse en ligne, un road movie est un « genre cinématographique qui dépeint l’errance, parfois baignée de violence, de personnes qui, en rupture avec leur environnement, traversent une région, un pays, voire des continents ; film qui appartient à ce genre. » Né aux États-Unis vers 1970, le road movie est représenté par des films comme Easy Rider (1969), de Dennis Hopper, Duel (1971), de Steven Spielberg, Sailor et Lula (1990), de David Lynch, etc. Mais vu sous cet angle, La Grande Vadrouille (1966), de Gérard Oury en fait aussi partie ! D’ailleurs, si l’on s’y intéresse un peu, la liste des road movies est plus qu’impressionnante ! Allez donc surfer sur la toile pour en avoir un aperçu !

Pour écrire son film, Jeff Nichols a puisé son inspiration dans trois films culte ; les deux grands succès de Steven Spielberg ; Rencontres du troisième type (1977), E.T. (1982) et Starman (1984), de John Carpenter.

Témoignages de jeunes spectateurs

Ayant assisté à la projection, Liséa Gualtieri de 2^nde Bac Pro ASSP D déclare avoir adoré le film Midnight Special, parce que, dit-elle : « Du début à la fin, il y a du suspense, on ne sait jamais qui est qui ? De ce fait, on ne sait pas ce qu’il va se passer par la suite. Cette mise en scène nous force à rester attentifs jusqu’à la fin et on aimerait bien qu’il y ait une suite à cette histoire. »

Un autre élève scolarisé en 1^ère Bac Pro ASSP C, Morgan Marasse déclare lui aussi qu’il a bien aimé le film. Il remarque des plans faisant allusion à ceux d’autres œuvres, comme le plan final, semblable à celui des Quatre Cents Coups (1959), de François Truffaut. Le jeune Morgan y sent également l’inspiration d’autres films connus comme Shining (importance des gros plans et alternance d’actions rapides et lentes). Autres liens tissés selon lui, avec le film de Kubrick ; les pouvoirs surnaturels de l’enfant. Enfin, la présence de la secte du Ranch rappelle à Morgan une autre secte tristement célèbre ; celle de Charles Manson, nommée « la Famille Manson », qui elle aussi aspirait à vivre en autarcie.

Même une interro à la fin !

Les 115 lycéens présents à la séance ce matin-là ont ensuite dû répondre – dans la salle et sous la surveillance des enseignants accompagnateurs – aux questions d’une « évaluation de lecture » portant à la fois sur les contenus donnés lors de la présentation et sur la narration du film. Un contrôle afin de valoriser les élèves ayant été attentifs au cours de la séance ! En voici d’ailleurs les copies « élève » et « corrigé », pour ceux et celles qui voudraient tester leurs compétences… après visionnement du film et lecture de cet article !

Photographies par Ghislain

Visuels Internet 

Texte, évaluations (élève et corrigé) sur la séance et

mise en page de l’article

Jean-Raphaël Weber