Patrycja, infirmière scolaire

 

Patrycja Lawniczak occupe la fonction d’infirmière scolaire sur un poste dédié à deux établissements et à des écoles de secteur du bassin de Longwy. Arrivée au Lycée Darche en septembre 2019, elle a bien voulu répondre à nos questions au sujet d’une profession un peu méconnue mais aussi pour faire plus amplement connaissance avec elle ! Portrait.

 

RESSOURCES HUMAINES

 

– Bonjour Patrycja, peux-tu te présenter en quelques mots pour nos lecteurs ?

Je m’appelle Patrycja Lawniczak, j’ai 33 ans et je vis dans la région de Thionville.

 

– D’où viens-tu ?

Comme tu peux le constater, l’écriture de mon nom et de mon prénom est étrangère. Son origine est polonaise, la Pologne, un pays que j’ai quitté dans ma jeune enfance pour venir m’établir en France avec mes parents.

Lorsque j’y repense, je me dis qu’au début c’était difficile, s’accoutumer à une nouvelle culture, l’apprentissage de la langue, beaucoup de difficultés rencontrées, pas simple et ensuite, je me remémore une jolie enfance, protégée dans un environnement rural, avec des choses toutes simples comme grimper aux arbres, se promener dans les champs, aller dans la forêt. C’est une période de ma vie que j’ai beaucoup aimée (rires).

 

– Quel est ton parcours ? Qu’as-tu suivi comme études ?

Je suis sortie du lycée avec un bac ES (économique et social). J’hésitais entre l’envie d’être autonome financièrement et celle de poursuivre des études. J’ai donc passé quelques années à suivre les cours de la faculté de Psychologie à l’université de Metz.

Et en même temps, j’ai travaillé en tant que conseillère de vente. À cette époque-là, il se disait qu’il n’y avait pas beaucoup de débouché dans cette voie de la psychologie. Alors au bout d’un moment, j’ai choisi de me réorienter tout en continuant à travailler. Je me suis dirigée vers les soins et le domaine social et j’ai fini par passer le concours pour entrer en école d’infirmière. Mon choix s’est porté vers cette voie car j’avais besoin de me sentir utile pour un autre que moi.

Je suis rentrée à l’IFSI (NDLR : Institut de formation en soins infirmiers) à Thionville. J’y ai suivi trois années d’études et je donnais en parallèle des cours de danse afin de gagner un peu d’argent. J’ai obtenu le concours d’infirmière en 2017.

L’entrée de l’IFSI à Thionville

 

– Le concours d’infirmière est-il un concours difficile à passer ? Quelles en sont les épreuves ?

Depuis l’année 2019, le dispositif d’admission à l’IFSI a changé, avec un recrutement sur dossier à partir de vœux formulés sur Parcoursup. De fait, je ne pourrai pas me prononcer sur cette question puisque les modalités ont changé. Lorsque je l’ai passé, il s’agissait d’un concours d’entrée.

 

– Comment se déroule concrètement la formation d’infirmière ?

Cette formation se déroule toujours sur trois années, avec des enseignements divisés en alternance entre formation théorique et formation clinique ou – dit autrement – des enseignements en institut et des stages effectués en milieu professionnel. Il est nécessaire de valider dix compétences exigées et présenter un travail de fin d’études (NDLR : une sorte de mémoire).

 

– Que conseillerais-tu aux élèves qui vont nous lire et qui envisageraient de devenir infirmier ou infirmière ?

Je pense surtout qu’il faut tenir bon, être persévérant et motivé. Et je pourrais aussi ajouter d’autres mots comme : « bienveillant », « à l’écoute », « organisé » et « patient ».

 

– Que s’est-il passé après l’obtention de ton concours ?

Après l’obtention du concours d’infirmière, le premier poste qui s’est offert à moi était celui d’infirmière scolaire sur le bassin de Longwy. N’ayant pas pu découvrir au cours de ma formation le métier d’infirmière spécifique de l’Éducation nationale, je me suis lancée dans cette voie. Entre-temps, j’ai aussi travaillé en milieu privé puis j’ai à nouveau rejoint l’Éducation nationale, toujours en tant qu’infirmière scolaire.

 

– Envisages-tu de passer le concours pour être par la suite titularisée en tant qu’infirmière scolaire ?

Oui !

 

– Et pour le Lycée Darche en particulier, quelle est ta mission ?

Pour le Lycée Darche et les autres établissements dans lesquels j’interviens, je cite : « La mission de l’infirmière de l’Éducation nationale s’inscrit dans la politique générale de l’Éducation nationale qui est de contribuer à la réussite des élèves et des étudiants. » (circulaire du 10 novembre 2015). Cela passe par un accueil, une écoute et un accompagnement en fonction des besoins spécifiques liés à la santé physique ou psychique. Par la promotion de la santé, de la prévention et de l’Éducation à la santé de l’ensemble des élèves. La prévention des problèmes essentiels que peuvent rencontrer les jeunes (échec scolaire, mal-être, difficultés relationnelles, harcèlement…). De contribuer à leur éducation en vue de leur insertion sociale et professionnelle. Également un rôle de conseillère auprès du chef d’établissement sur différents sujets de santé. De mener des actions et collaborer avec tous les acteurs du système éducatif, les partenaires institutionnels, les réseaux de soins et avec les familles.

 

– Quand on évoque le Lycée Darche, y a-t-il des mots qui te viennent spontanément à l’esprit ?

Avant de venir ici, je n’avais aucune idée de ce que pouvait être un lycée professionnel, notamment du point de vue de son fonctionnement. Autour de moi, on disait : « C’est l’endroit où ils apprennent à faire de la cuisine. » C’est un lycée qui aborde les questions sanitaires mais également culinaires. J’y ai découvert ses spécificités et j’ai aussi eu l’occasion de goûter aux mets préparés par les élèves, lors de différents repas organisés.

 

– As-tu des hobbies ?

Oui, je m’intéresse à la photographie que j’adore, la couture, cultiver mon potager. Je pratique la course à pied, la marche et des randonnées. J’ai d’ailleurs fait cet été une grande randonnée à travers la Lorraine avec mon compagnon. Nous avons effectué le tour de la Lorraine en alternant marche à pied, bus, voiture et train. On a calculé… cela devait représenter environ 400 km à pied et 350 km en moyens de transport divers. Ça a été un voyage extraordinaire qui nous a permis de visiter la Lorraine et de voir en particulier son riche passé historique (le très beau village de Rodemack au nord de la Moselle, le pays des Trois abbayes de la vallée du Rabodeau dans les Vosges, les champs de bataille de Verdun dans la Meuse, le village de Domrémy-la-Pucelle avec Jeanne d’Arc, etc.).

 

L’abbaye Saint-Hydulphe de Moyenmoutier (crédits photo Le Républicain Lorrain)

J’aime aussi cuisiner et manger (rires).

 

– Quel regard portes-tu sur la société actuelle ?

À mon petit niveau, j’essaie d’adapter de plus en plus ma façon de vivre de manière écologique pour contribuer à la réduction des impacts désastreux de l’homme sur notre planète. Cela passe par le fait de réduire énormément ma consommation de viande, pratiquer du covoiturage, faire du recyclage, réduire ma consommation de manière générale en faisant par exemple un potager avec du compost, vendre ou acheter des choses d’occasion (vêtements et autres).

 

– Je te remercie Patrycja pour ce témoignage sur ton métier et ta personnalité et bonne continuation à toi !

 

 

Interview préparée et propos recueillis par Jean-Raphaël Weber

les 28 septembre et 5 octobre 2020