Repas caritatif de l’Amicale des Personnels au profit des enfants talibés sénégalais

Affiche réalisée par Patrick Fousse

 

Le traditionnel repas caritatif de l’Amicale des Personnels du Lycée Darche s’est déroulé le mardi 5 février dernier au restaurant Les Anthocyanes, en partenariat avec le Fifty-One International, le Lions International, le Rotary International et l’Office de Tourisme du Pays de Longwy. Cette année, l’ensemble des bénéfices récoltés iront au profit des enfants talibés du Sénégal. Retour sur une soirée placée sous le thème des îles et explications sur l’action caritative mise en place…

 

Une ambiance et un repas des îles

Le repas caritatif du mardi 5 février dernier s’est déroulé au restaurant Les Anthocyanes, dans un décor relatif aux îles. Passés le hall d’accueil 1, les convives des trois clubs services qui avaient réservé leurs couverts, se sont retrouvés dans un décor de rêve imaginé par le staff de l’hôtellerie du Lycée Darche (des palmiers, un parasol, un hamac, des tissus antillais, du sable et des coquillages sur les tables dressées, etc.). Un menu composé d’un cocktail d’avocat et de crabe, d’une assiette de fruits de mer, d’un filet de bœuf, cocotte de légumes – sauce morilles et d’une assiette gourmande. Et une quinzaine de membres bénévoles de l’Amicale des Personnels du Lycée Darche jouant les rôles de « petits marmitons » en cuisine ou de serveurs en salle. Avant le dîner, Nadine Philispart – enseignante de Sciences et Techniques Médico-Sociales au Lycée Darche et porteuse du projet d’aide aux enfants talibés du Sénégal – a pris la parole pour expliquer au public la réalité du terrain au Sénégal et le désarroi dans lequel se trouvent ces jeunes.

 

Christian Manfredi, Estelle Pazzaglia et Nadine Philispart présentant l’action caritative

 

Une action en faveur des enfants talibés du Sénégal

 

Au Sénégal, la plupart des enfants, garçons ou filles, étudient le Coran en parallèle de l’école française ou non, selon les moyens de leur famille et l’accessibilité géographique à l’école.

Originaires du Sénégal, de la Guinée-Bissau, du Mali, de la Gambie ou de la Guinée-Conakry, ce sont des enfants qui après l’étude, ne retourneront pas dans leur famille mais iront mendier.

En 2019, l’ONG Human Rights Watch estime à plus de 100 000 – sur l’ensemble du Sénégal – le nombre de jeunes enfants à avoir été confiés par leurs parents à un marabout – un maître coranique – pour recevoir une éducation religieuse.

Ils sont donc très loin de chez eux, loin de la protection et de l’affection des leurs et de fait : seuls et vulnérables.

 

Où vivent-ils ? Que font-ils ?

Des talibés mendient dans le centre ville de Dakar, au Sénégal, le 11 mai 2017. © 2017 Lauren Seibert/Human Rights Watch

Ils vivent dans un daara (un pensionnat d’école coranique) – principalement à Dakar ou à Saint-Louis – et leurs conditions de vie sont désastreuses : maison délabrée, sans eau, sans électricité, en surnombre, accès difficile à la nourriture et à la santé, etc.

Ils apprennent à réciter le Coran jusqu’à 6 heures par jour, mais la plus grande partie du temps, ils sont dans la rue et demandent l’aumône. Faire l’aumône est l’activité de base de leur éducation car elle leur enseigne l’humilité… Cela signifie surtout qu’ils sont soumis à tous les dangers, à toutes les violences, victimes d’exploitation, d’abus et de négligence.

 

Pourquoi ?

Au Sénégal, les gens ont l’habitude de donner de l’argent ou de la nourriture aux pauvres. Sans être véritablement liée à la religion, cette norme repose sur l’idée qu’aucun individu ne doit être laissé en marge de la société. En fait, donner apporterait la baraka ! À ce titre, l’enfant talibé joue donc un rôle social important car il permettrait aux gens de se protéger par la chance.

Cette tradition est à présent fourvoyée et la situation de ces enfants – entre servitude et maltraitance – n’est aujourd’hui plus tenable car elle légitime une forme d’esclavage moderne. L’État sénégalais a d’ailleurs voté en 2005 une loi en ce sens, qui interdit la mendicité forcée et la traite des êtres humains. Mais ce programme de retrait des enfants de la rue est actuellement un échec car il ne permet pas de protéger les droits des enfants, ni de rendre justice aux victimes.

 

Quelles perspectives face à cette situation ?

À Saint-Louis du Sénégal, il existe un certain nombre de services de l’État, mais aussi la société civile comme des associations sénégalaises et des ONG internationales qui apportent leur soutien et une prise en charge relative aux enfants talibés. Le Lycée Darche est actuellement en partenariat avec l’une d’entre elles – l’ONG lilloise : Le Partenariat – avec laquelle il réalise un projet solidaire en faveur des enfants en situation de handicap mental à Saint-Louis du Sénégal.

À travers les dons et d’autres actions à venir qui seront organisées par les élèves, l’objectif est de parvenir à collecter la somme de 5 000 euros afin de soutenir des actions concrètes et directes auprès des enfants, en termes d’accès à la santé et à l’alimentation, ainsi que d’accès à l’éducation afin d’apprendre à lire, à écrire et à compter.

 

Un grand merci aux trois clubs services généreux donateurs

et à Christian Manfredi pour

l’Office de Tourisme du Pays de Longwy

Un grand merci à Nadine Philispart

pour son engagement, la documentation et les informations qui ont permis cet article