Octobre à Darche version Rose – épisode 4

« Avancer dans la vie pour trouver sa voie », par une ancienne élève du lycée

« Le hasard fait parfois bien les choses. » Lors de la visite des stands d’Octobre Rose du dimanche 14 octobre dernier, une heureuse rencontre, celle d’Isabelle Ferrari (ancienne élève scolarisée au Lycée Darche il y a une vingtaine d’années) qui travaille dans un nouveau secteur, celui du « service à domicile sur mesure ».

 

La manifestation a été une occasion rêvée de vouloir en savoir davantage sur elle lors d’un entretien qu’elle nous a accordé durant la semaine suivante…

 

– Bonjour Isabelle ! Vous avez été élève au Lycée Darche il y a « quelques » années – en fait si l’on a bien calculé – au cours des années 1995-1997, où vous avez passé un BEP CSS (Carrières Sanitaires et Sociales). Je dois avouer (rires) dans cette présentation que j’ai été votre prof de Français et d’Histoire-Géographie pendant ces deux années et que ma collègue Catherine Ragazzi a été votre professeur de Biologie.

 

– Avez-vous des souvenirs précis de cette époque, de la formation CSS dispensée et du Lycée Darche, tel qu’il était en ce temps-là ?

Je trouve que c’était une filière technique dans laquelle on pouvait découvrir le côté santé et social et on a pu s’y épanouir comme on le voulait, grâce à une équipe pédagogique au top !

 

– Et les stages en entreprise ?

Mon 1er stage a eu lieu à l’école maternelle du Pulventeux et le 2nd s’est déroulé au service gériatrie de l’hôpital de Mont-Saint-Martin. Mon plus beau souvenir de stage reste néanmoins celui effectué en pharmacie ! Ça m’a vraiment ouvert les yeux, en particulier sur les aspects du paramédical et du social.

 

– Qu’est-ce que la formation CSS vous a apporté de particulier ?

Cette formation paramédicale m’a fait découvrir l’anatomie et la santé. Je me suis aussi retrouvée dans ces valeurs axées sur la communication, le contact avec les patients et l’envie de répondre à leurs besoins. Deux belles années au cours desquelles, j’ai vraiment fait de belles rencontres !

 

– Êtes-vous toujours en contact avec les anciens élèves de cette promotion ?

Oui, avec certains…

 

– Que sont-ils devenus ?

Nous nous voyons encore aujourd’hui, notamment à la sortie d’école de nos enfants (rires). L’un d’eux est devenu infirmier en oncologie au Luxembourg et une autre ancienne camarade de classe est également infirmière au Luxembourg, d’autres filles de la classe sont aide-soignantes.

 

– Pouvez-vous nous raconter votre parcours après l’obtention de ce diplôme ?

Après le BEP CSS, le Bac SMS (Sciences Médico-Sociales) passé au lycée Louis Bertrand de Briey puis le diplôme du BP (brevet professionnel) « préparatrice en pharmacie », j’ai travaillé dans des pharmacies. J’ai adoré ! Ensuite, je suis allée en Belgique, dans une bandagisterie (un magasin de matériel médical de prêt et de vente spécialisé dans l’orthopédie et la phlébologie) – encore un nouveau challenge avec d’autres découvertes !

 

– Que de défis ! Et ensuite ?

Après huit ans pleins passés dans ce magasin, j’ai eu envie d’évoluer sur le plan professionnel en tentant de créer ma propre société. J’ai donc ouvert mon entreprise spécialisée dans la fourniture de matériel médical.

 

– En quoi consiste concrètement votre activité professionnelle aujourd’hui ? Expliquez-nous…

Je me déplace à domicile chez les femmes ayant subi une mammectomie et/ou une tumorectomie (des femmes dont l’âge va de 25 à 70 ans). Savez-vous qu’actuellement, une femme sur huit est touchée par le cancer du sein et que le dépistage n’est pas fait systématiquement ? Mon rôle consiste à mettre en place une prothèse mammaire externe accompagnée de sa lingerie adaptée.

 

 

Retrouver son corps de femme est important, surtout après une chirurgie traumatisante autant morale que physique comme celle-là. Je me souviens d’ailleurs de la phrase qu’un chirurgien avait prononcée un jour : « Le sein est un organe noble, on ne peut pas le traiter comme une vésicule ». Le sein est symbole de féminité, d’érotisme et aussi d’allaitement et de maternité.

 

– Qu’est-ce que le fait d’aller à domicile apporte comme « plus » à la personne ?

Son intimité est préservée, tout déplacement fatiguant est évité, ce qui me permet un lien de confiance et un service sur mesure. C’est un secteur qui n’existe pas actuellement. Voilà pourquoi j’ai été présente au stand santé d’Octobre Rose, ce dimanche 14 octobre.

 

 

 

– Comment vous est venue cette idée des prothèses mammaires ?

De par mon expérience professionnelle précédente ; je trouvais qu’il manquait la proximité avec les patientes et j’ai voulu leur proposer un service supplémentaire à domicile dans leur cocon familier.

 

– Depuis combien d’années participez-vous à l’opération Octobre Rose ?

C’est la première fois. J’ai été impressionnée par la qualité de l’organisation, le nombre de bénévoles (250) et le nombre important des participants (3 000).

 

– Avez-vous un message particulier à transmettre par le biais de cette interview, notamment aux jeunes qui nous lisent ?

Il faut avoir de l’ambition pour avancer dans la vie, croire en soi et trouver sa voie. Il faut se donner le temps de chercher.

 

– Quels sont vos hobbies, avez-vous des passions ?

Je pratique du sport, j’ai mes enfants et j’aime les sorties.

 

– C’est le « prof de Français » qui s’exprime à présent : quel est le dernier livre que vous avez lu et dont vous pourriez nous conseiller la lecture ?

J’ai lu dernièrement le livre Caractère non conforme, de Christelle Broeck : il s’agit d’un roman fantastique, une belle histoire, comme quoi, on a besoin d’être différent…

 

 

Catherine et moi vous disons un grand merci pour cette rencontre, vingt ans plus tard ! Bonne continuation à vous !

Pour entrer en contact par courriel avec Isabelle Ferrari, cliquer sur : ici

 

 

 

 

Hommage

Puisque nous avons « baigné » un peu dans les souvenirs liés au Lycée Darche et à ses formations CSS, nous voudrions évoquer ici le souvenir d’Anne Bidinger, enseignante de BSE (Biologie Santé Environnement), décédée en février 2006 à la suite de cette terrible maladie du cancer du sein.

Un magnolia planté en sa mémoire fleurit d’ailleurs chaque année au mois d’avril, dans le parc du lycée.

 Interview préparée et propos recueillis par Catherine Ragazzi

et Jean-Raphaël Weber

le 19 octobre 2018