Projet Handisport 2021-2022 de l’Association Sportive – épisode 3
Et si la différence ne rencontrait pas d’indifférence ?
Afin d’honorer le label Génération 2024, un autre événement est venu ponctuer le projet Handisport du Lycée Darche avec la 3e action menée pour l’année en cours… Ainsi, durant la matinée du vendredi 28 janvier dernier dédiée à la SOP, les élèves de trois classes de Bac Pro ASSP (2nde C et Terminales C et D) ont pu bénéficier d’une sensibilisation à la déficience visuelle via les pratiques du goalball ; un sport paralympique, du tir à l’arc et d’un parcours à l’aveugle. Explications détaillées à lire ci-dessous…
« Découvrir le handicap visuel à travers le goalball, un sport paralympique et la relation déterminante reliant la personne déficiente à son guide, grâce à la pratique du tir à l’arc et d’un parcours moteur », tels ont été les objectifs de la matinée du 28 janvier dernier et le 3e rendez-vous du projet Handisport de l’année. Cette action animée par Aurélien Cucini – agent de développement du Comité Départemental Handisport de Meurthe-et-Moselle – s’est tenue à la salle des sports Voltaire de Longwy durant les cours d’EPS.
Sport collectif se pratiquant à trois contre trois, l’objectif du goalball consiste à marquer un but à l’adversaire en lançant à la main et au ras du sol un ballon sonore. Chacun des joueurs doit porter un masque occultant afin d’être à égalité avec les autres. Le terrain est équipé de repères tactiles et visuels.
Pour mémoire, le goalball est devenu un sport officiel aux Jeux Paralympiques de Séoul (Corée du Sud) en 1988.
Après un point d’informations reçues au sujet de la déficience visuelle, les élèves ont d’emblée été mis en situation de handicap visuel, avec trois ateliers. Deux des ateliers ; le tir à l’arc et un parcours moteur, ont permis aux élèves d’expérimenter la relation de complicité liant le sportif aveugle à son guide.
Premier atelier : un parcours moteur aménagé d’obstacles
Comment ça se joue ?
Les joueurs sont placés deux par deux. L’un a les yeux bandés tandis que l’autre joue le rôle de guide. Objectif visé : se déplacer sur le parcours en franchissant différents types d’obstacles.
La relation entre les deux élèves s’avère déterminante pour la réussite. Le guide doit bien choisir son vocabulaire et s’adapter au rythme de marche du non-voyant ; ce dernier doit se montrer à l’écoute et faire « aveuglément » confiance à son guide.
Les élèves ont ainsi pu mesurer l’importance « fusionnelle » d’une telle relation mais aussi la difficulté pour les personnes aveugles d’appréhender les espaces : s’orienter, apprécier les distances… et donc la nécessité d’utiliser d’autres sensations, tels les repères tactiles, podaux et auditifs.
La pratique du tir à l’arc en 2e atelier
Un tournoi est organisé. Deux équipes s’affrontent, chacune tirant sur une cible. Les élèves sont regroupés deux par deux. L’un a les yeux bandés tandis que l’autre joue le rôle de guide.
Pour les mal voyants, le tir à l’arc est une discipline de maîtrise et de précision où la patience, le mental et la concentration priment sur la vue.
Au tir à l’arc, on vise avec son corps. Tout est dans le placement et l’équilibre. C’est une répétition de gestes. C’est pour cela que les non-voyants peuvent aussi tirer, aidés par des repères tactiles et un guide (assistant).
C’est la voix du guide qui dirige et oriente le tireur. Une relation de confiance avant tout !
Au final, pour les élèves, cela s’est révélé très intéressant mais aussi très perturbant d’expérimenter cette pratique à l’aveugle, exigeant beaucoup de concentration et la nécessité de ressentir les choses de l’intérieur pour se positionner droit.
La pratique du goalball comme 3e atelier
Au moyen d’un tournoi, des équipes de trois élèves sont constituées. Les yeux bandés par le port d’un masque occultant, les joueurs sont à genoux sur leur tapis, l’oreille attentive aux moindres bruits. Un élève arbitre les matches et veille au respect du silence dans la salle, règle d’or de ce sport.
Cette expérience a représenté un sacré défi pour nos lycéens qui ont dû se concentrer au maximum afin de faire jouer leurs réflexes et agir rapidement sur la balle mais aussi pour parvenir à garder le silence, tant pour les joueurs que pour les spectateurs.
Quelques témoignages d’élèves « pris à chaud », juste après la séance…
Quelle prochaine action handisport à retrouver ici ? La rencontre avec Franck Festor, un athlète handisport au palmarès impressionnant venu voir les élèves du Lycée Darche le 4 février dernier…
Encore une affaire à suivre…
Textes et photographies par Christiane Zasadzinski,
enseignante d’EPS au Lycée Darche
Relecture, corrections et mise en page : Jean-Raphaël Weber