CPE conforme à l’uniforme

Kamel Laribi est arrivé au Lycée Darche le 15 septembre dernier pour remplacer – en tant que conseiller principal d’éducation – Véronique Ravenda pendant quelques semaines. Aujourd’hui, cet ancien militaire d’active s’en est allé vers d’ « autres aventures » mais il a bien voulu témoigner de son parcours atypique qui l’a conduit chez nous durant cet automne.

Un témoignage et un parcours professionnel très intéressants à retrouver ci-dessous…

 

RESSOURCES HUMAINES

 

– Bonjour Kamel, peux-tu te présenter en quelques mots pour nos lecteurs ?

Je m’appelle Kamel Laribi, j’ai 33 ans et je suis conseiller principal d’éducation.

 

– D’où es-tu originaire ?

Je suis natif de Metz.

 

– Qu’as-tu suivi comme études ? Quelle est ta formation ?

J’ai suivi des études de droit, avec un cursus en droit privé et droit public à l’université de Metz.

 

– Et ensuite… quel a été ton parcours professionnel ?

Je me suis engagé dans l’Armée de terre, en rejoignant – en qualité de sous-officier – la célèbre École Nationale des Sous-Officiers d’Active de Saint-Maixent (NDLR : près de Poitiers, département des Deux-Sèvres, région Poitou-Charentes englobée depuis janvier 2016 dans la nouvelle grande région Nouvelle-Aquitaine).

 

– Peux-tu nous en dire davantage ?

Plus par tradition et aussi par envie de servir mon pays, je suis d’abord allé à Saint-Maixent pour une formation commune de huit mois « TTA » (NDLR : toutes armes). Ensuite, à l’issue de la formation, j’ai choisi l’infanterie de montagne, notamment parce que je suis un « fan » de sports de montagne. La somme des deux passions décrites a fait que je choisisse cette voie de la montagne et j’ai donc entamé un autre cursus beaucoup plus difficile ; celui de l’EMHM ou école militaire de haute montagne de Chamonix.

– Raconte-nous cet épisode…

Il s’agit d’une école qui forme à la fois les sous-officiers et les officiers de l’Armée de terre et qui a pour but de nous apprendre le métier de militaire en milieu montagnard.

 

– C’est-à-dire ?

J’y ai appris les rudiments de l’alpinisme, de l’aguerissement au froid, du combat en haute montagne, pour être autonome en milieu montagnard et maîtriser ses diverses contraintes comme le grand froid.

 

– Quels étaient vos « terrains de jeux » ?

Nous pratiquions tous les types de déplacements, notamment la marche glaciaire en haute altitude (3 500 m) ou même le Mont-Blanc. Nous pratiquions l’alpinisme, avec des parois difficiles à franchir comme des murs de 100 m au moins. Par tradition, en haute montagne tout se fait très vite… Ainsi pour l’anecdote, durant le défilé militaire du 14-Juillet, il faut savoir que les chasseurs alpins sont les premiers à défiler parce que leur cadence de pas plus rapide (135 pas/minute) est différente de celle des autres soldats. Pour information, le pas des légionnaires qui défilent à la fin du même défilé est de 90 pas/minute.

Pour en revenir à l’entraînement en montagne, nous apprenions surtout à survivre en haute altitude, nous dormions en particulier dans la neige en construisant des igloos dans lesquels nous pouvions rester plusieurs jours durant…

 

– Combien de temps cette formation a-t-elle duré ?

C’est une formation qui dure onze mois.

 

– Et ensuite…

À la suite de cette formation très enrichissante à tous points de vue, j’ai rejoint ma garnison à Annecy au 27e BCA (NDLR : bataillon de chasseurs alpins).

– Combien y a-t-il de personnels dans un bataillon ?

Un bataillon compte environ 800 hommes.

 

– Que s’est-il passé après ?

J’ai été très vite projeté sur divers théâtres d’OPEX (NDLR : opérations extérieures).

Le reste du temps, on est amené à suivre beaucoup d’entraînements partout pour être prêt à partir (entretien des véhicules, tir, déplacements en milieux hostiles à ski, en raquettes, cérémonies, etc.). On fait partie des régiments pouvant être projetés du jour au lendemain sur un théâtre d’opération.

Chasseurs alpins à l’entraînement

 

Quid du fameux béret des chasseurs alpins ? Quelle est son origine ?

Ce fameux béret des chasseurs alpins appelé « tarte » tire ses origines du fait que dans le temps, les grenadiers qui le portaient mettaient leurs pieds dedans pour avoir chaud.

Chasseurs alpins à la parade

 

– Et te voilà à présent CPE ? Comment es-tu arrivé à cette fonction après un tel parcours ?

J’ai conservé des attaches au sein des armées, en restant officier de réserve comme lieutenant. À ce titre, je poursuis mon engagement dans la réserve citoyenne.

En parallèle, j’ai occupé diverses fonctions au sein de l’Éducation nationale, notamment celle d’AED, assistant d’éducation, plus péjorativement « pion » et j’ai également exercé en tant qu’enseignant d’économie-gestion.

 

– Et à présent, te voilà CPE, raconte-nous…

Après trois années de service, les AED ont la possibilité de devenir CPE, moyennant certaines conditions. J’ai donc effectué ma demande auprès du rectorat et c’est comme cela que j’ai pris mes fonctions de CPE contractuel au Lycée Darche depuis le 15 septembre dernier, en remplacement de Mme Ravenda.

 

– Quels sont tes projets professionnels ?

Je souhaite passer le concours de conseiller principal d’éducation. J’exerce actuellement un métier qui me passionne.

 

– Quel regard portes-tu sur le Lycée Darche au bout des quelques semaines passées chez nous ?

J’ai été agréablement surpris par la rigueur et l’exigence ainsi que par le contenu de la formation (matériels…) qui ne sont pas communs dans l’Éducation nationale. Je trouve que la formation est complète et que les élèves ont vraiment de la chance d’avoir cette possibilité d’apprendre un métier noble aussi bien en cuisine, en service et en ASSP.

 

 

– Un grand merci Kamel, d’avoir accepté cette entrevue et d’avoir témoigné de ton parcours professionnel si particulier, et bon courage pour la suite !

 

 

Visuels Internet

Interview préparée, propos recueillis et photographies

par Jean-Raphaël Weber

le 23 novembre 2020