Automne que voilà… Poètes, vos papiers !

Même si chaque jour, les températures estivales et la présence d’un beau ciel bleu nous font oublier que nous sommes en octobre, l’automne a bien pris ses quartiers, tout au moins sur le calendrier (23 sept. 2018 – 21 déc. 2018) et dans le décor du joli parc arboré du Lycée Darche.

Pour s’en convaincre : ci-dessous une série de clichés pris aux abords du bâtiment principal de notre école et un corpus de trois poèmes « automnaux » choisis pour illustrer ces images aux couleurs mordorées et chatoyantes.

 

Le bâtiment de l’Administration avec les reflets des arbres du parc dans les verrières et les feuilles mortes tombées au sol

 

« Soupir », de Stéphane Mallarmé
Stéphane Mallarmé par Nadar

Stéphane Mallarmé (1842-1898) est un poète symboliste français, également enseignant (professeur d’anglais), traducteur et critique d’art. Le 12 mai 1866, il publie ce poème qui « résume » sa nostalgie de l’espace.

 

Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur,
Un automne jonché de taches de rousseur,
Et vers le ciel errant de ton œil angélique
Monte, comme dans un jardin mélancolique,
Fidèle, un blanc jet d’eau soupire vers l’Azur !
– Vers l’Azur attendri d’Octobre pâle et pur
Qui mire aux grands bassins sa langueur infinie
Et laisse, sur l’eau morte où la fauve agonie
Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon,
Se traîner le soleil jaune d’un long rayon.

 

 

« L’automne », de Lucie Delarue-Mardrus

 

Lucie Delarue-Mardrus est née à Honfleur le 3 novembre 1874 et morte le 26 avril 1945 à Château-Gontier. C’est une poétesse, romancière, sculptrice et dessinatrice, journaliste et historienne française.

 

On voit tout le temps, en automne,

Quelque chose qui vous étonne,

C’est une branche, tout à coup,

Qui s’effeuille dans votre cou.

 

C’est un petit arbre tout rouge,

Un, d’une autre couleur encor,

Et puis, partout, ces feuilles d’or

Qui tombent sans que rien ne bouge.

 

Nous aimons bien cette saison,

Mais la nuit si tôt va descendre !

Retournons vite à la maison

Rôtir nos marrons dans la cendre.

 

« Automne », de René Guy Cadou

René Guy Cadou (1920-1951) est un poète français.

Odeur des pluies de mon enfance
Derniers soleils de la saison !
A sept ans comme il faisait bon
Après d’ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison !

La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l’encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été.

O temps charmant des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d’oiseaux,
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau.

 

Une table aux Anthocyanes, « façon automne »